Lola Lafon, pour Elle(s)

« Un symbole, mais de quoi ? De l’adolescence ? De la Shoah ? De l’écriture ? »

Elle fut un symbole bien sûr. Celui de l’enfance martyre qu’on assassine. Puis elle devint mythe. Elle fut célébrée, vénérée, adulée même si le mot peut paraitre choquant la concernant. A vrai dire, j’ai même pensé aux mot « égérie féministe » ou « idole ». L’égérie, idole de toute une jeunesse, de toutes ces jeunes filles surtout, qui depuis 75 ans, ont lu et ont été émues par ce qui reste une expérience de lecture fondamentale pour tout lecteur. Je veux bien entendu parler du Journal d’Anne Frank.

Sophie Bonnet, Cruel Intentions …

Et vous, Alexandre Despallières, qui êtes-vous ? Simple manipulateur ? Vrai empoisonneur ? Vrai gigolo ou juste mythomane ? Lointain parent de Christophe Rocancourt ou authentique Belzébuth maléfique ? Véritable escroc ou truand à la petite semaine vivant de toutes les rapines possibles des années 80 à nos jours  ?

David Grann, en Pôle Position …

« Tout le monde a son Antarctique » écrivit un jour Thomas Pynchon

Virginie Troussier, en haute altitude

Lionel Terray, Gaston Rébuffat, René Desmaison, Louis Lachenal. Ces noms résonnent depuis mes souvenirs d’enfance. Dans la bibliothèque de mon grand-père maternel, les récits de ces alpinistes illustres ont habité mes premiers rêves. Aujourd’hui, je constate que je ne suis pas devenu alpiniste ou guide à Chamonix.

Maria Pourchet, Résistance à la nuit

Nous avons beau nous mettre en route vers le monde, sur le chemin de la vie, arrive toujours un moment, une station de notre voyage, où nous sommes ramenés à cette question : mais de quoi sommes-nous la faute ?

Des fois, pas souvent, les livres se mettent à communiquer. Ils ont une vie « entre eux ».

Ainsi ces quelques mots de Sarah Chiche dans Les Enténébrés (Seuil, 2019) résument au fond assez justement ce dont il est question dans les premières pages de ce récit de Maria Pourchet, auteure découverte récemment avec Les Impatients (Gallimard, 2019). 

Aurélie Delahaye, tout commence par les étoiles …

« Et toi, t’es qui ? ». Elle ne s’en souvient peut-être pas, mais c’est en ces termes assez peu en accord avec mon éducation versaillaise que j’ai fait la connaissance d’Aurélie.

C’était un soir de mars, une librairie parisienne, le lancement d’un roman au titre de grand volatile des mers du Sud. Enfin bref, c’est donc comme cela que j’ai fait la connaissance d’Aurélie.

D’habitude je fais des alexandrins ou des sonnets minimum, mais là pas de pot pour Aurélie, elle est passée à travers.

Nicolas Houguet, l’inrockuptible

Un soir un peu foireux de décembre, il y a plus d’un an, j’ai découvert un blog. C’était un superbe papier sur la correspondance (plus de mille pages …) qu’ont entretenu durant leur relation Albert Camus & la comédienne Maria Casarès. La première réflexion qui me vint alors devait être : « ah ce con, p….. b….. de m…., pourquoi il est blogueur, il est écrivain en fait ! ». Personnel, sincère, totalement passionné, survolté même, ce blog est devenu l’un des rares que je consulte souvent pour vérifier si je n’ai pas raté un article, sachant très bien que je n’en ai raté aucun.

Julien Blanc-Gras, un air de famille

Succéder à ma précédente lecture n’était pas chose facile. Mes livres étaient là. Sagement alignés en rang d’oignons dans ma bibliothèque. Quelques-uns un peu tremblant même. D’autres l’œil torve ou goguenard. Le regard inquiet pour beaucoup.

Drapé donc dans ma toge de bienveillance (…), je me dis alors qu’il vaut mieux faire le grand écart. Et partir « travers à la piste », en sachant la mission dévolue au malheureux élu plutôt compliquée. Il me fallait un warrior. Un vrai battant. Ou exactement l’inverse …

Lettre à C.

Cette nuit-là, vers 23h30, j’ai eu un choc littéraire comme rarement dans ma vie. Enfin, si mais c’était il y a longtemps. Hugo à 15, Camus à 17. Rien de très original je te l’accorde. Depuis je n’ai jamais cessé de chercher dans les lectures cela : le choc. Au fil du temps j’ai remplacé cette quête par le plaisir de la lecture, plus accessible. En me disant que le choc pouvait bien attendre son heure. J’aurais donc littéralement attendu 21 ans. Et ce soir de Février où j’ouvris Lambeaux de Charles Juliet.

Philippe Lançon, dérouille et d’os

Le 7 janvier au petit matin, Philippe Lançon a le choix. Soit filer à Libé écrire sur La Nuit des Rois de Shakespeare qu’il a vu au théâtre la veille, soit se rendre à la conférence de rédaction de Charlie Hebdo. Contrairement à ses habitudes il choisira le second et, peu après 10h00 du matin, sera frappé de plusieurs balles des frères Kouachi, dont l’une emportera le tiers de son visage.