Quelques feuilles d’Automne …

Quelques bonnes, voire excellentes pages au fil de ce mois de Septembre. Et un énorme foirage.

René Frégni, Mistral gagnant & Promesse de l’aube

« Le vent sentait les tuiles chaudes et les nids d’hirondelle » J. Giono

Il siffle dans les rues étroites. Il hurle sur le port. Il vous glacerait les os en plein février et serait bien incapable de vous rafraichir au cœur de l’été. On l’appelle le vent qui rend fou. Et d’ailleurs cela tombe bien puisque le mistral a vu naitre il y a plus de 75 ans un écrivain dans les rues de le cité phocéenne qui a volé au souffle méditerranéen une part importante de sa folie pour en faire sa vie.

Giulano Da Empoli, Tsar Système …

« Sais-tu ce que disaient les Moscovites de la Loubianka à l’époque de l’URSS ? Que c’était l’immeuble le plus haut de la ville car de ses caves on voyait la Sibérie … »

Romain Gary, la débandade …

« Depuis que l’homme rêve, il y a déjà eu tant d’appels au secours, tant de bouteilles jetées à la mer, qu’il est étonnant de voir encore la mer, on ne devrait plus voir que les bouteilles. »

Etienne Kern, l’étoffe du héros

Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil.

Ce pourrait être du Etienne Kern c’est vrai, mais c’est simplement du William Shakespeare. Un obscur et méconnu dramaturge anglais sans intérêt et vite tombé dans l’oubli depuis cette stance dans La Tempête. Voilà, passons, et revenons à nos moutons. Qui volent en plus.

Annie Ernaux, à la folie, passionnément…

Quatre-vingts pages, c’est ce qu’il faut à Annie Ernaux pour nous raconter l’histoire d’amour passionnel qu’elle vécut avec A., un homme marié, venu de l’Est, une année durant.

Une histoire faite de d’absence, d’attente et de manque. De retrouvailles en séparations. Au mépris de toute raison. Puisque le propre de la passion est de ne pas avoir de sens.

Giuseppe Santoliquido, Secret Story …

Etouffée sous un soleil de plomb, la Basilicate c’est cette province du Mezzogiorno, entre Pouilles, Campanie & Calabre. Autrement dit le sud de l’Italie, rude, agricole, entre chaleur sèche, champs d’oliviers et de caroubiers.

C’est là, à Ravina, où le temps passe à une lenteur irréelle, que vit le narrateur, Sandro, orphelin, élevé par le meilleur ami de son père depuis son plus jeune âge et qui partage ainsi la vie de sa famille adoptive. A l’été 2005, tout dérape pour ce paisible village et ses habitants : peut de temps avant une fête de village très attendue, une jeune fille du village, Chiara, disparait.

Arnaud de La Grange, le cœur d’un homme

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1954. A la frontière du Laos et de ce qui s’appelle encore le Tonkin et pas encore le Vietnam, un homme qui se raconte va mourir.

Une cuvette barrée d’une piste d’aviation baignée d’une brume qui dévore tout et une pluie de métal hurlant qui s’abat sur les troupes coloniales françaises comme sur celles des Vietminh. Sous vos pieds qui se balancent au-dessus du vide, l’enfer de Dien Bien Phu n’attend pas que votre parachute touche le sol pour dégueuler son enfer de mort, de terreur et de peur. De courage et de bravoure aussi.

Lucie Paye, Elle & Lui

Lui. Un peintre. Dont le travail jusque là consistait à représenter des paysages de l’Ile Maurice où il vécut avant de venir s’installer à Paris. Alors pourquoi une femme semble vouloir surgir de ses tableaux ? Qui est-elle ? Vers quoi cette soudaine apparition doit-elle le mener ? Et quelle est cette douleur en forme d’absence et de manque qui ne lui laisse aucun répit lorsqu’il se retrouve face à la toile ?

Elle, qui allongée sur un lit d’hôpital, se raccroche au peu de vie qu’il lui reste en écrivant des lettres à celui, qui même loin d’Elle, fut toute sa vie, le grand amour de sa vie Son Tout amour comme elle l’écrit.  Malgré l’absence, l’éloignement et le manque.

Hervé Le Tellier, Double Je

« Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension »

Imaginons un instant. Vous vous promenez tranquillement dans la rue, entre 6h et 21h bien entendu, et deux policiers vous arrêtent et sans sommation vous demande de les suivre. Quelques heures plus tard, assisté d’un psychologue, vous êtes confrontés à vous-même. Comprenons-nous, ce n’est ni un clone, ni un comédien, ni une illusion. C’est vous, strictement vous : le même passé, les mêmes souvenirs et les mêmes amours. Peut être des enfants. Peut être même des victoires, des défaites, des déceptions, des bonheurs, des joies ou des tristesses. Ou des secrets. La personne d’en face qui vous regarde avec vos yeux, c’est vous. Parfaitement vous. Vous n’êtes plus unique, vous êtes deux.